mercredi 2 mars 2016

Dimanche 7 février 1988 : Col de Boënlesgrab - col du Hilsenfirst.

Viviane m’a déposé en voiture au col de Boënlesgrab. De là je pars seul pour une marche en montagne.
Le col est enneigé. A hauteur de l'auberge, j'emprunte un sentier qui monte, à travers une forêt de sapins pectinés mélangée de hêtres, au chalet de la Schellimatt niché dans une clairière. Le sentier remonte à la lisière de la forêt.
Traversée d'une belle forêt d'épicéas. Débouché à 1250 m sur les prairies du Petit Ballon.
Je m'arrête sous le couvert des arbres pour boire un peu d'eau et contempler le paysage. Des familles skient sur la prairie, des enfants jouent dans la neige.
Je traverse les vastes espaces découverts et de plus en plus enneigés. Changeant de versant, j'arrive près du refuge des Amis de la nature puis je me dirige direction sud-ouest, contournant la crête. Les arbres croulent sous la neige. J'atteins bientôt les murailles d'un chalet, au Bockwasen (1200 m). C'est là que je m'arrête, au pied d'un mur, essayant de me protéger du froid, du vent et de la neige qui recommence à tomber. Je mange rapidement.

Quand je me remets en route, la visibilité est nulle. Plus de différence entre ciel et terre. J'avance difficilement dans la neige, car je n'ai pas emporté de raquettes. Au bout d'un moment (peut-être une heure), j'entrevois des murs sombres. Je vais pouvoir me repérer. Bizarre ! J'ai comme une impression de déjà vu. En effet, il s'agit des murs du chalet où j'ai mangé tout à l'heure. J'ai tout simplement tourné en rond sans m'en rendre compte !
Je m'oriente alors à la boussole et reprends la direction de la crête. Je contourne la Steinmauer, sommet rocailleux, par son versant nord. Je rejoins un muret qui suivra la crête jusqu'au col du Hilsenfirst.
Inutile de m'acharner, je risque de me perdre. Lorsque je parviens sur la crête, la brume se lève un bref instant sur l'autre versant et me laisse entrevoir dans la vallée les toits du hameau de Hilsen. J'abandonne alors le GR.

Je quitte le sommet et dévale tout droit dans la neige jusqu'à Hilsen. Je me réfugie dans une auberge où je mange un munster frais au kirsch.
Viviane et nos amis Jean et Lydie, à qui j'ai téléphoné de l'auberge, viennent m'y retrouver.

*****

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire